Décembre 2021
lundi 27 et mardi 28
à 20h21
Hâl, Le voyage amoureux
Maryam Chemirani • Voix
Sylvain Barou • Flûtes celtiques, bansouri, duduk, neyanban
Bijan Chemirani • Zarb, percussions, saz
Keyvan Chemirani • Zarb, percussions, santur, direction artistique
« Jouer en famille, sur scène, a toujours été une expérience particulière. Comme une continuation naturelle de l’apprentissage de la vie et de la musique, comme un retour aux sources et aux racines aussi.
J’ai naturellement eu envie de proposer un programme entouré de ma soeur Maryam, mon frère Bijan et mon frère de coeur Sylvain Barou. Situé dans la continuité de mes projets antérieurs (travail autour de la modalité indo-orientale, formation acoustique mettant en valeur l’ornementation, la richesses des carrures rythmiques, aller-retour entre le festif et le méditatif, place pour l’improvisation dans un canevas précis…), j’ai choisi de le centrer autour de la voix de ma soeur Maryam Chemirani, dont la générosité, le timbre chaud et le charisme me touchent profondément et méritent à mon sens une exposition pleine et entière. Avec le merveilleux virtuose Sylvain Barou – dont on pourrait dire à son propos, comme Rumi le disait de la flûte ney en roseau, que « ce n’est pas de l’air qui sort de sa flûte, mais du feu ! » – et la délicate sensibilité de Bijan Chemirani sur le saz et sa précision stupéfiante sur les percussions, nous disposons d’un écrin de luxe, tantôt soyeux, tantôt vif, enjoué et lumineux. Comme souvent aussi, le besoin d’ouvrir le monde de la modalité orientale s’impose comme une nécessité.
En se nourrissant de diverses influences (le jazz, la musique improvisée…).
En s’inspirant du rapport intime prosodique entre le texte, le rythme et la mélodie, en laissant aussi vivre le mystère entre le fond (signification des poèmes) et la forme (le son, le rythme, la musique des mots).
En ouvrant l’instrumentarium des percussions, avec l’utilisation d’un set plus proche de la batterie (caisse claire tom basse et cymbales).
En permettant à Maryam de chanter non seulement en persan mais aussi pour la première fois en anglais, avec l’idée de garder des lignes simples malgré l’utilisation d’éléments de langage savants, d’avoir une couleur un peu folk.
« Ma route est sur le chemin qu’a emprunté mon coeur » dit Saadi. Ce voyage constitué de compositions et de quelques morceaux traditionnels réarrangés (irlandais, turc, persans) est aussi un voyage amoureux, suivant la philosophie des mystiques persans, mettant l’amour en exergue comme philosophie de vie ! Et puissions-nous ensemble se rapprocher du « hâl », cet état extatique à la fois d’éveil et d’oubli de soi, que l’on recherche dans les musiques savantes orientales ! »
Keyvan Chemirani

La quête du Hâl, cet état extatique tout à la fois d’éveil et d’oubli de soi, est le fil d’or de cette nouvelle création d’orfèvre du maître du zarb franco-iranien Keyvan Chemirani.
Situant ce travail dans la continuité de ses projets antérieurs autour de la modalité indo-orientale, du va-et-vient entre ambiances festives et méditatives, de l’improvisation dans un canevas précis, il le considère aussi comme un retour aux sources et aux racines : Hâl se joue en effet en famille.
Centré autour de la voix de sa soeur Maryam dont la générosité, le timbre chaud et le charisme le touchent profondément, il y a convié son frère Bijan, à la délicate sensibilité de jeu au luth saz et à l’étonnante précision aux percussions, et le flûtiste Sylvain Barou, son frère de coeur qui sait faire sortir « non pas de l’air, mais du feu » de sa flûte ney, comme Rumi l’évoquait à propos de cet instrument.
A travers Hâl, Keyvan Chemirani cherche aussi à ouvrir le monde de la modalité orientale de mille manières : en le nourrissant d’autres influences comme le jazz ou les musiques improvisées, en laissant vivre le mystère entre le fond -le sens des poèmes- et la forme -le rythme, la musique des mots-, en ouvrant l’instrumentarium des percussions par un set plus proche de la batterie, en intégrant l’anglais, et non seulement le persan, comme langue d’interprétation et avec même des airs traditionnels celtiques arrangés…
C’est donc vers des rivages renouvelant fort la musique savante orientale que Hâl propose d’embarquer pour ce voyage amoureux vers les confins du soi et son oubli.