Vendredi 21 octobre à 20h22
Samedi 22 octobre à 20h22
"Le cri du Caire "
Chant • Abdullah Miniawy
Saxophone • Peter Corser
Violoncelle • Karsten Hochapfel
Au souffle continu du saxophone de Peter Corser et aux cordes « barocks » de Karsten Hochapfel, répond la voix saisissante d’Abdullah Miniawy, jeune poète, chanteur emblématique d’une jeunesse égyptienne avide de liberté et de justice. Le chant soufi virtuose, murmuré ou clamé sur un tapis de boucles hypnotiques, conduit vers la transe dans un voyage mystique. Spiritualité et liberté s’y accordent dans un même désir d’invention et de partage, pour porter les espoirs des peuples aux voix muselées face aux oppressions politiques, sociales et religieuses. Entre rock, poésie soufie, jazz, spoken word et volutes orientales, Le Cri du Caire invente un univers d’une grande puissance métaphorique qui transcende les identités et les frontières.
LE CAIRE, FIN 2013. Dans une ville en ébullition où le couvre-feu vient d’être levé après un 2ème coup d’État, où le rêve et la révolte s’affichent en grand sur les murs, où les slogans hostiles aussi bien aux islamistes qu’à l’armée résonnent jusque dans les clubs du centre-ville, Blaise Merlin entend la voix d’Abdullah Miniawy au Studio 100Copies, à deux pas de la Place Tahrir. Ce porte-parole de la jeunesse égyptienne, chanteur soufi, écrivain, poète, slameur et étudiant fauché venu de la ville-oasis d’El- Fayoum, agite la scène et les réseaux sociaux par sa voix hypnotique, son mélange unique de rock, d’électro et de jazz, à la fois punk, psychédélique, séculaire et avant-gardiste. Trois mois plus tard, premiers chocs scéniques ourdis avec Abdullah par le festival La Voix est Libre au Caire avec le “Jimi Hendrix du oud”, Mehdi Haddab, première rencontre avec Peter Corser au festival D-CAF (Downtown Contemporary
Art Festival), créé au lendemain de la révolution par l’homme de théâtre Ahmed El-Attar. Après 3 ans de batailles administratives, alors que la censure fait son retour dans les milieux artistiques et démocrates égyptiens, Abdullah débarque à Paris où il enregistre avec le compositeur et saxophoniste Peter Corser le d’ores et déjà mythique Purple Feathers (plus de 30 000 écoutes sur SoundCloud). En 2017, saisi dès les premières secondes par ces envolées vocales et instrumentales, Erik Truffaz accepte l’invitation du festival La Voix est Libre. Le choc tant attendu se produit sous le chapiteau plein du Cirque Électrique : projeté dans les hautes sphères par les boucles hypnotiques de Peter Corser, rejoint par les cordes « barocks » de Karsten Hochapfel et les volutes d’Erik Truffaz, le projet transcende toute frontière entre inspirations individuelles et aspirations collectives. Poignant, renversant, puissant, libre, spirituel, poétique, lyrique… De la Maison de la Poésie au Festival d’Avignon 2018 en passant par le Théâtre Garonne et la Maison de la Musique de Nanterre, Le Cri du Caire n’a pas fini de faire tourner les têtes…
Abdullah Miniawy est un écrivain, chanteur, compositeur, trompettiste, sound-designer et producteur cairote. Issu de la culture spoken-words, il questionne le principe de fusion stricto sensu en intégrant des projets particulièrement variés : réécriture du répertoire traditionnel espagnol en un projet expérimental avec Hyperpotamus, fusion des chants soufis et musiques électroniques au sein du projet munichois Carl Gari & Abdullah Miniawy, collaborations autour des musiques improvisées avec le groupe SighFire…
Fortement politisé et icône de la révolution égyptienne, Miniawy tourne désormais en Europe où il s’est produit aux côtés d’Erik Truffaz et de Yom lors du festival La Voix est Libre.
Résidant et travaillant à Paris depuis vingt ans, Peter Corser a collaboré avec de nombreuses formations, musiciens expérimentaux, danseurs, chanteurs, rappeurs, artistes visuels, troupes de théâtre et de cirque. Ses collaborations incluent SighFire, DCA Cie – Philippe Decouflé, Kaori Ito, Nosfell, Médéric Collignon, Jörg Muller, André Minvielle, Sanseverino, Benjamin Siksou, Himiko, Marlène Rostaing… Pratiquant le souffle continu d’une manière peu commune, emmenant son instrument sur les chemins de la transe, Peter Corser invite le saxophone sur une infinité de propositions, tantôt écrites et improvisées.
Karsten Hochapfel commence la musique avec un violoncelle vers les 8 ans. Il intègre en 2001 le Conservatoire de Munich, pour étudier la guitare jazz avec Peter O’Mara, classique avec Gabriele Prediger-Mahne et Barbara Polaçek ainsi que le violoncelle avec Jan Polaçek et Katalin Rootaring. Ce qui compte pour lui, c’est la diversité musicale : se produire avec des groupes de jazz ou de musique du monde (avec Naïssam Jalal, Odeia…) sans compter les arrangements et traductions de partition qu’il enregistre avec des musiciens de tous horizons, en France, au Malawi ou au Brésil. Partout où il peut apprendre et faire connaître. Pour lui, « faut que ça sonne » !
ÉCHOS PRESSE
« Le Cri du Caire outrepasse les questions de frontières et brise les oeillères, pour pointer entre les lignes des enjeux du monde actuel. Ceux d’un enfant, grandi dans la solitude en Arabie Saoudite avant de s’ouvrir au monde via Internet, ceux d’un jeune adulte qui creusa le sillon de sa différence entre l’érudition poétique des psalmodieurs du Coran et l’énergie tellurique des rappeurs, ceux d’un écrivain qui milite avec les armes de la rhétorique pour faire surgir d’autres relations entre tous, entre ici et là-bas. Ce monde dont nous parle à sa manière toute singulière Abdullah Miniawy – mots doux, phrasés tranchants dans le vif du sujet –, c’est tout autant le nôtre. À bon entendeur viendra le salut ! » « C’est de cette oreille qu’il faut écouter le souffle circulaire du saxophoniste anglais Peter Corser et les embardées hérétiques de l’Allemand Karsten Hochapfel, aux violoncelle et guitare, deux présences essentielles auxquelles vient s’ajouter désormais celle d’Erik Truffaz, dont les volutes bleu nuit devraient apporter un subtil supplément d’âme à un projet qui n’en manque déjà pas. »
Jacques Denis, La Terrasse
« Par la voix tripale du poète et slameur égyptien Abdullah Miniawy, c’est toute la jeunesse cairote qui sanglote, tempête et hurle sa rage libertaire, entre psalmodies soufies et rap tellurique : une rencontre choc et poignante. »
Anne Berthod, Télérama
« Jeune chanteur, slameur, poète soufi aujourd’hui exilé en Europe, Abdullah Miniawy est La voix libre de la Révolution égyptienne. Projeté par les souffles hypnotiques du saxo et des cordes barocks, son chant libertaire résonne comme un appel poignant, fiévreux… et s’envole en transe mystique. »
Renaud Creus, Mediapart
« Le Cri du Caire claque comme une musique subtile qui ne brise, en aucun cas, un équilibre entre deux esthétiques. Nos quatre gaillards la jouent « unplugged », sans le moindre artifice ni effet inutile. Le tout frappe par sa précision chirurgicale, sa cohérence irradiante. »
Gilles Carrière, Le Télégramme
«Pour vous aider à vous représenter la scène, essayez de vous imaginer que le jeune Abdullah Miniawy a la même coupe de cheveux que Georges Perec et que sa gestuelle très intense – il se tourne, se retourne, fait de grands grands yeux, serre les poings ou libère ses mains avec de brefs mouvements épileptiques – s’accommode très bien des nombreuses et habiles ruptures de sa diction : il déclame tantôt ses poèmes sur le ton du murmure ou d’une très impressionnante voix de muezzin.»
Richard Gaitet, Radio Nova
« Le Cri du Caire ne demandait pas d’effort pour s’évader. Il suffisait de fermer les yeux et on partait loin. La musique soufie, le souffle ininterrompu du saxo, le chant slamé, la trompette aventureuse et le violoncelle font du Cri du Caire une expérience unique entre Orient et Occident. »
François Lesbre, Le Berry Républicain