9 et 10 AVRIL 2024 • 20h24

Métamorphoses

Sous la houlette de Manuel Vioque-Judde

Violon
Clémence de Forceville
Shuichi Okada
Fanny Robilliard
Camille Vasseur
Alto
Grégoire Vecchioni
Manuel Vioque-Judde
Violoncelle
Bumjun Kim
Aurélien Pascal
Contrebasse
Laurène Durantel

PROGRAMME

Richard Strauss (1864-1949)
Metamorphosen TrV 290
(arrangement de Rudolf Leopold pour septuor à cordes)

Félix Mendelssohn (1809-1847)
Octuor à cordes en mi bémol majeur op.20
• Allegro moderato
• Andante
• Scherzo
• Presto

Au printemps de 1944, Richard Strauss entreprit d’écrire une œuvre pour cordes. Strauss écrivit que, «depuis quelques temps déjà», il travaillait «à un Adagio pour environ onze cordes solo, qui finira probablement en Allegro» . Il exprima cependant des doutes quant à l’achèvement même de cette œuvre. Déprimé par la guerre, il avait du mal à composer. Délaissant sa pièce jusqu’au début de 1945, lorsqu’il la reprit, elle avait fondu, passant de onze cordes solo à sept, et avait gagné un titre: Metamorphosen.
Cette partition fut achevée le 31 mars 1945 dans sa version finale pour vingt-trois cordes solo. Quelques semaines plus tard, il consigna dans son journal intime:
«Le 1er mai s’est achevée la plus effroyable période de l’humanité: douze années durant lesquelles la bestialité, l’ignorance et l’analphabétisme régnèrent sous la houlette du plus grand criminel. Pendant ce temps, les fruits du développement culturel allemand, issus de deux mille ans d’évolution, ont été condamnés à disparaître; d’irremplaçables édifices et œuvres d’art ont été détruits par une racaille soldatesque criminelle. Au diable la technique!»
Voilà dans quel état d’esprit Strauss écrivit les pages conclusives de ses Metamorphosen.
On ignore si la partition du septuor fut jamais destinée à être jouée. Découverte en Suisse en 1990, elle fut interprétée pour la première fois en 1994, dans une édition établie par Rudolf Leopold à partir de la version finale pour 23 cordes.

Un an avant de réussir un coup de maître avec le Songe d’une nuit d’été, Felix Mendelssohn avait appris à voler à son petit peuple d’elfes et de fées : c’était dans le scherzo de l’octuor opus 20, pièce centrale d’une œuvre composée en 1825, alors que le compositeur n’avait que seize ans ! Ici, doubles croches évanescentes, chuchotis de figures aériennes scintillantes et fugitives décrivent une ronde spectrale extraordinaire. Ce n’est qu’un des aspects de cette fulgurante création de la jeunesse recelant bien d’autres trésors. Avec (seulement) quatre violons, deux altos et deux violoncelles, cet octuor ouvre les portes d’un univers symphonique plein d’avenir…