SEPTEMBRE 2024

! Concert à 19h30 !

Mercredi 4
Jeudi 5
Vendredi 6
Samedi 7
Dimanche 8

Intégrale des sonates chaque soir

Les Sonates du Rosaire

Heinrich Ignaz Franz von Biber (1644-1704)

"Les Veilleurs de Nuit"

Alice Piérot • violons
Angélique Mauillon • harpe
Antoine Touche • violoncelle
Elisabeth Geiger • clavecin et orgue

Les Mystères joyeux :
• L’Annonciation
• La Visite à Elisabeth
• La Naissance du Christ
• La présentation au Temple
• Jesus retrouvé au Temple

Les Mystères douloureux :
• Le Jardin des oliviers
• La Flagellation
• Le Couronnement d’épines
• Le Chemin de croix
• La Crucifixion

Les Mystères glorieux :
• La Resurrection
• L’Ascension
• La Pentecôte
• L’Assomption
• Le Couronnement de la Vierge

L’Ange gardien

[… ]Voici un recueil de pièces de toutes sortes pour lesquelles j’ai réglé les quatre cordes de ma lyre de quinze manières différentes : sonates, préludes, courantes, sarabandes, airs; une chaconne, des variations, etc. avec basse continue, travaillées avec le plus grand soin et la plus grande recherche que mes dispositions ont permis. Si vous voulez connaître la clé de ce nombre, la voici : j’ai tout mis sous le signe des Quinze mystères Sacrés que vous soutenez avec tant d’ardeur.

C’est en ces termes qu’Heinrich Ignaz Franz Biber présente à Maximilian Gandolph von Khüenburg, archevêque de Salzbourg, ce qui reste comme son œuvre la plus connue et la plus fascinante.
Depuis sa redécouverte à la fin du XIXème siècle et sa publication en 1905 dans l’anthologie des Monuments de la musique en Autriche , le recueil n’a en effet cessé de susciter les interrogations. Le caractère programmatique du cycle et l’utilisation systématique du procédé de la Verstimmung ou Scordatura en font un cas unique dans le répertoire. Emaillée de jeux de mots en latin et d’allusions obscures, la dédicace renforce le caractère nigmatique du recueil.[…]
Conservé à la Bayerische Staatsbibliothek de Munich, le manuscrit est d’une très grande beauté. Le soin apporté à la réalisation de ses quatre-vingt-deux pages montre bien le caractère exceptionnel que le violoniste voulait donner au présent qu’il offrait. […]
Le cycle est consacré aux quinze mystères de la vierge.
Maximilian Gandolph avait été nommé à Salzbourg pour y appliquer une politique de Contre-réforme ferme et active. Parmi les dévotions qu’il rétablit ou développa, le culte de la vierge tient une place particulière. Il apporta notamment son soutien personnel à la confrérie du Rosaire locale fondée en 1631 et fit construire la chapelle de pélerinage Maria Plain qu’il consacra en 1674.
Dans la tradition catholique, l’origine de la dévotion du Rosaire remonte à une coutume des anciens peuples des pays orientaux qui offraient des couronnes de roses aux personnes distinguées par leur mérite et par leur dignité. Les chrétiens reprirent cette pratique pour honorer la vierge et les saints avant de substituer à la couronne matérielle de roses une couronne spirituelle de prières. Le Rosaire, – du latin Rosarium, en allemand Rosenkranz – est ainsi constitué de trois chapelets comportant chacun cinq dizaines de «perles» sculptés avec art. Consacrée à la vierge, la prière du Rosaire est prétexte à une méditation sur les quinze «mystères» vécus par Marie : les grands épisodes de la vie de Jesus auxquels on associe sa mère. Ils sont scindés en trois groupes que la tradition allemande reproduit ainsi :

Les Mystères joyeux
Les mystères douloureux
Les Mystères glorieux

Pierre Pascal
(extraits du livret du disque Alpha 0038 consacré à cette œuvre par Les Veilleurs de nuit)