! COMPLET !

NOVEMBRE 2024

Samedi 09 • 20h24

Dimanche 10 • 11h*

*Petit déjeuner en option à partir de 9h30

" So British !... "

« Du souffle à l’archet »
Nicolas Kuntzelmann • contre-ténor
Pauline Chiama, Nathan Gaillard,
Layal Ramadan, Marianne Muller • violes de gambe

La viole de gambe, comme d’autres instruments d’ailleurs, se targue d’imiter au mieux la voix chantée et c’est tout naturellement que l’ Europe entière a longtemps développé une écriture qui les unisse. Chez les Anglais, c’est le contrepoint qui a été le plus souvent choisi pour cette formation et elle atteint un niveau de complexité d’une richesse infinie, en s’appuyant sur des textes d’une profonde qualité poétique.
Ce programme ne montre qu’une petite partie d’un répertoire qui fait dialoguer toutes les voix, qu’elle soient instrumentales ou vocale, en osant des harmonies, souvent recherchées pour exprimer cette fameuse mélancolie, certes, mais aussi le dansant de la vie, sa lumière et ses sourires.

PROGRAMME

John BLOW (1649-1708) • Pavan et Gaillarde
John DOWLAND 1563-1626) • Sorrow come & can she excuse
Mathieu LOCKE (1621-1677) • Suite en ré : Fantaisie, Courante, Ayre, Sarabande
Tobias HUME (1569-1645) • Captain Hume, Humes Pavan,
What Greater Grief & Tobacco
William BYRD (1543-1623) • Déploration de la mort de Tallis
Tobias HUME • Music and Mirth
John BENNET (1575-1614) • Venus Bird
Robert JOHNSON ( 1583 – 1633 ) • Care-charming Sleep

Se connaissant depuis plusieurs années déjà, et riches d’une résidence sur le thème de la transmission dans le cadre de l’Espace Culturel de Chaillol, ces cinq musiciens, mêlant deux générations, ont choisi en 2019 de former l’ensemble Du souffle à l’Archet.
Ce jeune ensemble lyonnais, constitué de quatre violes – du dessus à la basse – et d’une voix de contre-ténor, se consacre à l’interprétation, à la redécouverte du répertoire pour violes de gambe et voix.
Du Souffle à l’Archet construit son travail autour du lien étroit qui subsiste entre la voix et la viole de gambe, s’appuyant sur la grande éloquence de ces deux instruments. Marin Mersenne n’écrit-il pas lui-même dans l’Harmonie Universelle que « Si l’on doit juger les instruments de musique en fonction de leur capacité à imiter la voix humaine, alors je crois que l’on ne peut nier que la viole ait le premier prix, car elle peut imiter la voix humaine dans toutes ses modulations, même dans ses nuances les plus intimes : celle de la douleur et de la joie ».
Les quatre violes ne tiennent pas ici un rôle d’accompagnement, mais leurs voix répondent sans cesse à la voix chantée grâce à cette écriture contrapuntique. Les violes, par la variété de leurs timbres, de leurs tessitures et par la finesse de leur diction à l’archet, chantent les phrases, parlent le texte tout comme le chanteur. Ces conversations font éclore la richesse, la complexité, et finalement la force narrative de cette musique.
L’ensemble étend son travail, non seulement à l’Angleterre et ses consort songs, pionnière du genre, mais à toute l’Europe, en passant par l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la France et ses airs de cour. La transcription (par exemple de la tablature de luth au consort de violes) et l’adaptation de la basse continue aux violes font aussi partie intégrante du travail de l’ensemble.

Nicolas Kuntzelmann est un jeune contre-ténor originaire de Savoie. Après des études de chant lyrique au Conservatoire d’Annecy dans la classe d’Eva Kiss, il poursuit sa formation de chanteur professionnel en se spécialisant dans la musique ancienne. À seulement 20 ans, il intègre le CNSMD de Lyon dans la classe de chant musique ancienne de Robert Expert et d’Anne Delafosse. En 2019, il participe, à l’initiative du claviériste Benjamin Delale, à la création de l’ensemble La Camerata Chromatica, spécialisé dans la musique chromatique des 16e et 17e siècles. Durant ces dernières années, il a chanté sous la direction de chefs renommés, tels que Paul Agnew, William Christie, Raphaël Pichon, Sebastien Daucé, Stephan MacLeod. Il se produit régulièrement au sein d’ensembles de musique ancienne (Vox Luminis, Le Poème Harmonique, Concerto Soave, Alia Mens) et comme choriste et soliste au sein de l’ensemble Les Arts Florissants, ainsi qu’au sein du choeur Spirito, dirigé par Nicole Corti. Il obtient en 2021 le 3ème prix du Concours International de Chant Baroque de Froville.

Après un cursus complet à la Schola Cantorum de Paris, Marianne Muller choisit la viole de gambe pour continuer son chemin de musicienne, en étudiant auprès de Wieland Kuyken. Actrice et témoin du renouveau baroque, elle mène dès lors dans le monde entier une carrière de concertiste. On a pu l’entendre dans des ensembles tels que Les Arts florissants, La Chapelle Royale, Les Nièces de Rameau, Esperion XXI, Labyrinthe, Les Fantaisistes, Les Inventions, Amarillis, Les inAttendus… Elle crée l’ensemble Spirale qui se consacre au répertoire soliste de la basse de viole. Du Souffle à l’Archet explore le répertoire de consort de violes et voix. Trialogues découvre et éclaire la naissance du classicisme et les prémices du romantisme. Ses goûts pour le théâtre, la musique contemporaine et la danse enrichissent encore son jeu. Marianne Muller a été Professeur au CNSMD de Lyon depuis la création du Département de Musiques Anciennes en 1988 et jusqu’en  2021. Sa discographie compte une cinquantaine de titres.

Pauline Chiama débute la musique en 1999 au conservatoire Charles Munch et intègre le conservatoire à rayonnement régional de Paris (CRR) en 2006. Elle y poursuit ses études auprès d’Ariane Maurette jusqu’en 2014, année où elle obtient le diplôme d’études musicales (DEM). De retour en France après un Erasmus à la Freie Universität de Berlin dans le cadre d’un Master d’histoire, elle intègre la classe de viole de gambe de Guido Balestracci en perfectionnement (CRR de Paris), puis, en 2017, la classe de Marianne Muller au CNSMD de Lyon, dont elle sort diplômée en juin 2021. Actuellement en cursus d’Artist Diploma au sein du CNSMD de Lyon, Pauline s’est entourée d’une solide équipe artistique pour élaborer, à partir de ses recherches en histoire sociale et culturelle, le spectacle FABRIK-Les rouages du divertissement, qui sera créé en avril 2023 au Théâtre de la Renaissance (Oullins). Artiste polyvalente, elle met volontiers son jeu musical et scénique au service de projets transdisciplinaires qui la poussent hors des sentiers battus. Pauline est membre de l’orchestre La Sourde, fondé par Samuel Achache, Florent Hubert, Ève Risser et Antonin-Tri Hoang, de l’ensemble La Camerata Chromatica, sélectionné pour le programme européen EEEmerging+, ainsi que du duo Les Fâcheuses, créé en 2019 avec Clara Fellmann.

Attirée par les instruments baroques, Layal débute la viole de gambe à 7 ans au CRI de Juvisy-sur-Orge auprès d’Emily Audouin. Après son baccalauréat scientifique, elle passe le concours du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon, et étudie alors pour le préparer auprès de Christine Plubeau au Conservatoire du 7eme arrondissement de Paris. Elle est admise dans la classe de Marianne Muller, et depuis 2021 dans celle de Myriam Rignol et a obtenu son DNSPM en juin dernier. Dans le cadre des échanges européens Erasmus, Layal étudie cette année auprès de Philippe Pierlot au Koninklijk Conservatorium à Bruxelles. Son parcours l’amène à recevoir l’enseignement de plusieurs artistes notamment de Lucile Boulanger, François Joubert-Caillet, Christophe Coin et Minieke Van der Velden lors de stages et de masterclass. Elle se produit régulièrement en concert, principalement avec des ensembles de sa génération tels que La Nébuleuse (dir. Gabriel Rignol) et Du Souffle à l’Archet dont elle est cofondatrice. Elle s’est également produite avec l’ensemble Suonare e Cantare (dir. Jean Gaillard), et Les Lunaisiens (dir. Arnaud Marzorati). Vivement intéressée par les liens entre la musique et les autres formes d’art, elle participe notamment en janvier 2021 à un spectacle autour d’oeuvres de Desmarets de Saint-Sorlin (les Visionnaires) et de Tarkos (poèmes) mis en scène par Benjamin Lazar et avec les étudiants de la Comédie de Saint-Etienne.

Nathan Gaillard est un jeune violiste originaire de l’Essonne. Il commence la viole de gambe à l’âge de sept ans avec Emily Audouin puis se perfectionne avec Christine Plubeau à Paris avant de rentrer dans la classe de Marianne Muller et Myriam Rignol au CNSMD de Lyon. Ayant grandi dans un milieu de musiciens baroques, c’est tout naturellement que l’idée d’en faire son métier s’est imposée. Pendant sa formation il a déjà eu l’occasion de se produire publiquement au sein de divers ensembles de musiques anciennes tels que Suonare Cantare, Transparence, Les Galants caprices, le concert de l’hostel dieu, sous la direction de Sébastien Daucé ou encore d’Alexis Kossenko.