EXPOSITION
La Courroie et
la galerie Ducastel
présentent
Rétrospective Jean-Pierre PERANSIN
" EVOCATIONS"
du 15 au 24 Novembre 2024
Vernissage à la Courroie le Vendredi 15 novembre à partir de 18h
Ouvert tous les jours de 15h à 19h
Monde secret mi-figuratif, mi-abstrait, celui de la mémoire enfouie, intime, univers parfois anecdotique/ noir, écrin de la couleur / ouverture sur des espaces lointains, enchevêtrement des « couches de sédiments » de l’histoire dans lesquelles le passé, le présent s’entrelacent en un festival d’évocations. Fabienne Croze

Un artiste amoureux des procédés contemporains, des techniques mixtes sur toile et des écritures en strates sur papier – blanc ou déjà imprimé – marouflé selon sa préférence. Et, sans contradiction, un artiste fin connaisseur de l’histoire de l’art, à jamais marqué par les primitifs italiens, choc esthétique autant que spirituel. Une figuration symbolique imprégnée d’art sacré, des silhouettes nerveusement esquissées rythment les surfaces, personnages dont le hiératisme est accentué par leur couleur sombre et leur enchâssement dans une clarté multicolore. Car la palette nous révèle l’austérité de ses origines béarno-basques et la gaieté du ciel méditerranéen sous lequel il est né . Influences entrelacées que sa peinture renvoie, jeu de miroir qui confirme la complexité de Jean-Pierre Péransin dont chaque oeuvre porte les estampilles essentielles de la force et de la sincérité.
Raphaël Mérindol
Historien d’art

A des yeux éduqués, la peinture de Jean-Pierre Péransin révèle un long et fructueux passé de travail. Une formation solide (études d’arts plastiques, restauration de tableaux, photographie) sans cesse sollicitée et enrichie par le besoin impérieux de créer.
Eternelles oscillations entre la spontané et le réfléchi, le profane et le sacré, l’essence même de l’art qui, faut-il le marteler, n’est pas seulement recherche d’un plaisir esthétique. La mythologie, l’iconographie chrétienne, le symbolisme, également le doute existentiel nourrissent son oeuvre . Enigmatique, pathétique, obsessionnelle, mystique, en tout cas porteuse d’une intensité qui la rattache à l’expressionnisme. La force des compositions frappe d’abord. Souvent, tel le panneau central d’un triptyque du Moyen Age, une bande de lumière impose sa verticalité à l’arrière-plan et structure l’espace perspectif. Les extérieurs du tableau, volets déplorés du triptyque
où dominent les courbes et les formes arrondies, reflètent le monde intérieur de l’artiste, peuplé de souvenirs et de symboles : palmiers de son enfance, silhouettes fantomatiques, yeux scrutateurs, disque céleste, lune ou soleil selon ses états d’âme. L’emploi des oppositions violentes de couleurs témoigne également de la quête entreprise. Un rectangle de ciel bleu suffusé de blanc suggère l’accessibilité, peut-être même la proximité du divin. Une gamme de rouges contrastés fait le récit des tourments et des incertitudes désespérantes . Toujours, la distribution maîtrisée du noir amplifie les sentiments de Jean-Pierre Péransin et rappelle qu’un artiste est avant tout un homme .
Raphael Mérindol