MAI 2025
Lundi 12 et Mardi 13 à 20h25
Magiciennes baroques
Lucile Richardot • mezzo-soprano
Jean-Luc Ho • clavecin
Qu’on les nomme magiciennes, sorcières, ou plus joliment enchanteresses, qu’elles soient belles ou laides, jeunes ou vieilles, implacablement cruelles ou charitables, elles n’ont cessé d’inspirer les plus beaux vers, les plus belles stances, pourvu qu’elles soient ambiguës et mystérieuses…
Véritables muses des compositeurs baroques, de nombreux opéras se sont basés sur leur légende, développant des couleurs musicales expressives mêlant extase et ivresse des sentiments. La mezzo-soprano Lucile Richardot, au timbre troublant et généreux est accompagnée du talentueux Jean-Luc Ho, incarnant la génération montante du clavecin français. Sylvie Giroux

Programme
MEDÉE
HAENDEL
Ouverture d’Ariodante*
« Dolce riposo » Teseo (Acte II, sc. 1 – 1713, HWV 9)
CAVALLI « Dell’antro magico » Il Giasone (Acte I, sc. 14 – 1649)
DE MACQUE Capriccio *
CHARPENTIER « Quel prix de mon amour » Médée (Acte III, sc. 3 – 1693)
ARMIDE
LULLY
Monologue d’Armide (Acte II, sc. 5 – 1686)
D’ANGLEBERT
Passacaille d’Armide (arrangement d’après Lully, Armide, acte V, scène 2)
CIRCÉ
WEBB Powerful Morpheus, let thy charms
PURCELL Music for a while
COUPERIN La Dangereuse*
DE BLAMONT
Circé (1ère version, Cantates françaises à voix seule avec symphonie et sans symphonie. Livre premier. 1723)
* pièces pour clavecin solo
Lucile Richardot explore d’abord sa voix par les chœurs d’enfants : aux Petits Chanteurs à la Croix de Lorraine d’Epinal, puis à la Maîtrise de Notre-Dame de Paris. Elle conserve le lien à la musique ancienne en créant son ensemble Tictactus avec Stéphanie Petibon et Olivier Labé aux théorbes, ainsi que la dimension sacrée en tant que soliste pour des oratorios.
Elle monte sur scène (parmi les chœurs) en 2008 avec Cadmus et Hermione de Lully mis en scène par Benjamin Lazar avec Le Poème Harmonique de Vincent Dumestre et l’année suivante, elle crée le rôle de la première Tante dans l’opéra Yvonne, Princesse de Bourgogne de Philippe Boesmans au Palais Garnier.
Son travail avec John Eliot Gardiner (et son Orchestre Révolutionnaire et Romantique) sur les trois opéras de Monteverdi confirme sa carrière internationale, en tournée en 2017, la menant l’année suivante au Carnegie Hall de New York dans un programme Berliozien avec Antoine Tamestit à l’alto.
Elle débute à La Scala de Milan en 2019 en continuant sa collaboration avec Gardiner, en tant que Junon et Ino (Semele de Haendel).
Son travail se poursuit sur la voie des collaboration avec des ensembles renommés : Les Arts Florissants, Correspondances, Pygmalion.
Elle aborde Le Chant de la Terre de Mahler, en version de chambre (arrangement de Reinbert de Leeuw), au Festival de Saintes 2019. Après les nombreuses annulations en temps de Covid, elle prend le rôle de Geneviève (Pelléas et Mélisande de Debussy) dans la mise en scène d’Éric Ruf, à Rouen et au Théâtre des Champs-Élysées. Elle poursuit les explorations de rôles les deux années suivantes, avec Cornelia (Giulio Cesare de Haendel pour les débuts en fosse de Philippe Jaroussky), Hippolyta (Le Songe d’une nuit d’été de Britten) à Rouen, puis Les Mamelles de Tirésias et Le Rossignol (Poulenc et Stravinsky) en diptyque au TCE . Après Cupid and Death de Locke aux Bouffes du Nord et au théâtre de Caen, elle aborde également La Pythonisse dans David et Jonathas de Marc-Antoine Charpentier mis en scène par Jean Bellorini au TCE, à Nancy puis à Lille durant la saison 2024/2025. Elle participe à une autre grande co-production : L’Uomo Femina de Baldassare Galuppi à Dijon, Caen, Versailles. Elle débute dans Dialogues des Carmélites, dans le rôle de Madame de Croissy, en revenant à Rouen en janvier 2025. Peu après, elle remporte une Victoire de la Musique Classique dans la Catégorie Artiste lyrique.
Jean-Luc Ho étudie le clavecin, l’orgue et le clavicorde. Aujourd’hui musicien de claviers, il se produit principalement en récital, en France et à l’étranger. Sa discographie est fidèle à son amour quotidien pour Bach, Couperin, Byrd, Sweelinck…
Son attention pour les instruments et les ateliers de facture le conduisent aussi bien à s’impliquer dans la renaissance d’un orgue castillan de 1768 (aujourd’hui à Fresnes) qu’à former sa propre collection d’instruments. Sur cette base, il fonde avec Harmonia Sacra un centre musical de rencontres autour des clavecins à Valenciennes : L’Hôtel de Barneville (ouverture prévue 2027).
Il a été nommé en 2021 aux côtés de Guillaume Prieur organiste-adjoint de l’orgue historique de la collégiale de Dole, dont le titulaire est Pierre Pfister.
Artiste-résident du Festival Bach en Combrailles (2017-2020) et de la Fondation Royaumont (2018-2021), il enseigne depuis 2022 l’accord et les tempéraments au CNSMD de Paris.
Il reste profondément marqué par ses trois années d’apprentissage avec Blandine Verlet. Il est diplômé du CNSMD de Paris (2006) des classes d’Olivier Baumont (clavecin), Blandine Rannou (basse-continue).