Dimanche 21 décembre 2025
Lundi 22 décembre 2025
à 20h25
Les Veilleurs de nuit
Alice Piérot • violon
Angélique Mauillon • harpe
Jean Gaudy • violoncelle
Elisabeth Geiger • clavecin & orgue
Au tournant du XVIIème siècle
En mode mineur
Le précédent programme des Veilleurs de Nuit – Les Sonates du Rosaire de Biber – suivait une progression établie par le compositeur, de part son agencement en cycle, et sa narration suivant au plus près les épisodes du Rosaire. Pour ce nouveau programme, les Veilleurs de Nuit ont changé d’approche et se sont retrouvés comme face à une immense bibliothèque dans laquelle il a fallu piocher, découvrir, choisir et agencer. Sans chercher d’autres critères que la sensibilité à la qualité de l’écriture musicale et à l’univers sensible de chacune des pièces, une sélection s’est faite naturellement, après plusieurs journées de lecture.
Et un point commun, involontaire, toutes ces pièces sont écrites dans des tonalités mineures..
En 1703, dans son dictionnaire de musique, Sébastien de Brossard écrit à propos du violon : « cet instrument a le son naturellement fort éclatant et fort gay, ce qui le rend très propre pour animer les pas de la danse. Mais il y a des manières de le toucher qui en rendent le son grave et triste, doux et tendre, etc…. C’est ce qui fait qu’il est d’un si grand usage surtout dans les musiques étrangères, soit pour l’église, soit pour la chambre, le théâtre, etc… »
Ces « musiques étrangères » font référence à tous ces compositeurs européens qui ont écrit pour le violon : si l’Italie reste une référence associée au violon, de part la renommée de ses compositeurs, ses luthiers et ses interprètes, elle est également présente de par son influence sur les autres pays d’Europe. Andre Amati, grand représentant de l’école de lutherie de Crémone, a -par exemple- été appelé à Paris par Charles IX pour lui construire une série d’instruments destinés au service de la chambre.
Et c’est sous Louis XIII que fut créé le corps d’instrumentistes destiné à devenir célèbre sour le nom de « bande des 24 violons du Roy » et dont l’existence se prolongea pendant un siècle et demi. La musique écrite pour cette bande de Violons se caractérisait par son écriture à cinq parties, et la forme sonate pour violon et basse continue n’est arrivée en France que bien plus tard, avec l’influence italienne.
Quant à l’Allemagne, l’écriture pour le violon se répand à la même période qu’en Italie, tout en imitant également le modèle français de l’écriture à cinq parties.
Les Pays-Bas ne sont pas en reste, avec des éditeurs très actifs à Amsterdam, et la vie musicale en Angleterre est d’une grande richesse, avec le violon qui parvient à trouver sa place aux côtés de la viole de gambe et de son magnifique répertoire…
Francesco Geminiani (1687-1762)
Sonate XI, opus 1
– Vivace
– Affetuoso
– Allegro
Heinrich Ignaz Franz Biber (1644-1704)
Sonate VI (Manuscrit de 1681)
– Sonate
– Passacagli
– Adagio
– Gavotta
– Adagio
– Allegro
– Adagio
Matthew Locke (1621-1677)
Suite en mi mineur
– Pavan
– Almand
– Courante
– Ayre
– Saraband
– Jigg
Francesco Antonio Bonporti (1672-1749)
Invention VIII opus 10
– Largo
– Balletto Allegro
– Adagio
– Giga Allegro
David Petersen (1651-1737)
Sonate V
– Adagio
– Allegro
– Adagio
– Allegro
– Adagio
– presto
Elisabeth Jacquet de la Guerre (1665-1729)
Sonate en ré mineur (1707) (extraits)
– Prélude
– Presto
– Aria
– Presto
